mardi 24 mars 2009

M+4 : Jusqu'au bout du monde...Indien

Hello a tous,

Seconde partie de la retranscription de notre periple, couvrant la periode debut a mi-fevrier, bonne lecture :)

5 heures de route separaient Puttaparthi de Bengalore, la megalopole ultra moderne capitale de l'etat du Karnataka et notamment celebre pour l'essor technologique de ses universites; a tel point que la cite porte aussi le sobriquet de "nouvelle Sillicon Valley" (de nombreux jeunes diplomes issus de ces IT campus -Universites hautement technologiques- sont d'ailleurs recrutes par les chasseurs de tetes de compagnies internationales). Alors que le trajet se passa pratiquement sans encombres (juste une crevaison), a peine arrives a Bengalore l'embrayage redonna de nouveau des signes de faiblesses et nous lacha finalement en pleine ville, au milieu de l'importante circulation. Alors que poussant la moto pour la deuxieme fois en moins d'une semaine, je commencais serieusement a envisager un moyen d'y mettre le feu une bonne fois pour toutes, des indiens nous indiquerent le "Saint Mary's Bullet Garage", specialiste Enfield, ou nous allions faire une recontre qui tranformerait ce qui se paraissait etre d'emblee une galere en une opportunite unique, a ce moment la de notre periple, de rencontrer l'authentique hospitalite indienne.

Tandis qu'affales sur les chaises et impatients de repartir, nous attendions le verdict du mecano, un homme arriva pour lui aussi faire une revision de sa "Bullet" en version 500cc; comme il s'assit a cote de nous, assez rapidemment la conversation s'engagea. Il se presenta a nous; Henry, "comme le joueur de tennis francais (Lecomte)" -nous lui avions dit d'ou nous venions-, prenom que nous trouvions plutot singulier pour l'endroit mais aussitot il nous expliqua que sa famille est chretienne et que, dans son arbre genealogique, figure de l'ascendance francaise. Rapidement, Henry, qui avait l'air ravi d'avoir une conversation avec des etrangers, nous devoila en toute simplicite sa vie : Notamment qu'il avait voyage en Europe 6 mois durant (fait rare pour un Indien) avec sa moto qu'il choyait et ne pouvait se resigner a laisser derriere lui; et qu'il prenait depuis quelques temps deja des cours de solfege (la musique etait son autre grande passion) et esperait sous deux ans atteindre un niveau assez pousse pour pouvoir lui permettre d'accomplir ses envies de creations artistique...

L'homme paraissait vraiment sympatique et parlait un excellent anglais, la discussion etait plaisante. Puis vint le moment de reparler affaires avec Harry, le mecanicien; en plus de la reparation du clutch (embrayage), je lui avais demande une grosse revision generale ainsi que le changement de quelques elements (amortisseurs, silencieux, fourche...) pour une securite de route et un confort accrus -le tout, revision complete, pieces de rechange et main d'oeuvre, nous reviendra a 2000 Irps, soit 30 euros-. C'etait possible mais cela nous obligeait a rester quelques jours en ville, ce que nous n'avions pas prevu.

Aussitot Henry, qui suivait la conversation, traduisait parfois et qui avait meme negocie a la baisse le prix des pieces pour nous, nous proposa son aide afin que nous trouvions ou loger a prix raisonnable (les prix sont assez eleves a Bengalore). Ensemble nous tentions en vain de sonder les environs du garage, puis notre nouvel ami tenta un joker: Tout pres de chez lui il avait un hotel qui acceptait de ramener son tarif a 400 Irps après qu’Henry ai fait pression par cellulaire. “En plus, comme ca vous pourrez venir manger chez moi a tout moment” reencherit-il . Notre premier reflexe fut de decliner poliment l’offre et d’essayer de trouver par nous-memes gite a prix avantageux, mais faisant chou blanc et ce malgre notre Lonely Planet, nous finimes par prendre un rickshaw (taxi) pour nous rendre chez Henry qui nous avait laisse ses coordonnees completes. Apres un accueil chaleureux par la famille (comme bon nombre d’indiens, Henry vit toujours avec ses deux frères sous le toit familial), celui-ci nous conduisit a l’hotel escompte, effectivement a un jet de pierre de sa maison, ou nous attendait une vaste chambre comprenant sdb (avec eau chaude!)/wc et television cablee pour 6.50 euros/jour. Le soir meme, afin de le remercier de sa gentilesse, nous acceptions son invitation a diner uniquement a la condition que nous le prenions en charge integralement, et Sev se fit le temps d’une soiree ambassadrice culinaire de France et nous gratifia d’un excellent “salto arriere de poulet sauce blanche sur son lit de pommes de terres”. Cela meritait bien un 9.5/10 au vu des circonstances : Apres plusieurs mois de restaurants, difficile de retrouver le chemin des fourneaux a forciori dans une cuisine qui n’est pas la votre! Detail amusant, ce soir Henry ne pu manger son poulet car c’etait vendredi, jour de poisson, mais pour faire honneur a sev il y gouta, en douce sans que sa mere ne le vit.

Bengalore a tout d’une ville occidentale: Outre son aspect “vitrine technologique”, la cite (de 6 millions d’ames) a la population jeune, compte nombre d’imposants buildings, et est de toutes parts sillonnee de longs boulevards a la circulation tres dense, une rame de metro etant meme actuellement en chantier; pourtant, paradoxalement c’est aussi la megapole la plus “verte” d’INDE. Nous y sommes restes 4 jours; vaquant a nos occupations la journee, a arpenter les kilometres de magasins de marque pour faire quelques emplettes (comme le remplacement de l’ecran LCD de notre reflex numerique EOS 400D par Canon INDIA -80 euros ttc-), et le soir nous prenions notre diner chez la famille EDWIN, a discuter des us et coutumes de nos pays respectifs. Quand au jour convenu, nous pumes enfin recuperer notre destrier, nous nous separions de nos gentils hotes non sans prendre la traditionnelle photo-souvenir et offrir quelques fleurs a l’attention de maman EDWIN; puis guides par Henry qui pris sur sa pause-dejeuner le temps necessaire de nous mettre sur la bonne voie (Bengalore est un labyrinthe routier), nous nous mires en route pour Mysore, “La cite des rois”.

Apres quelques heures de route, nous atteignimes en soiree notre objectif et assez rapidemment nous trouvions en plein centre-ville, un gite confortable et propre, pour 200 Irps/3 euros la nuit. La ville qui a travers son histoire compte nombre d’illustres citoyens (toute une dynastie de maharajas), est célèbre pour son somptueux palais, son marche renomme par la richesse de ses etales hauts en couleurs (nous ne le verrons pas), et son artisannat local (notamment de soie, de bois et d’encens). Toutefois, le charme royal de Mysore ne prendra pas sur nous, c'est pourquoi apres avoir passé une journee a explorer ses moindres recoins ainsi que son (superbe) zoo municipal, nous chevauchions le jour suivant notre fougueux deux roues -charge comme une mule- pour nous rapprocher de l’ocean, direction Cochin, (Kochi) ville de l’etat du Kerala connu entre autres, pour etre le seul etat du monde ou un gouvernement communiste a ete librement elu.

La route fut tres agreable car des notre entree en territoire Keralien, nous retrouvions avec beaucoup de plaisir ces paysages faits de palmiers et de vegetation verte et luxuriante (qui constrastent avec les paysages plus arides du Karnataka) que nous affectuons tant ; et les villages que nous traversions -prenant parfois le temps de nous y arreter pour une pause-café-, avaient cette douce torpeur des villages de bord de mer ou le temps s’y egraine lentement. Pres de 360 kilometres separent les deux villes, a raison d’ une vitesse moyenne de 60 a 70 km/h (impossible de rouler a plus de 100 km/h en INDE au vu de l’etat des infrastructures), il nous a fallu faire un arret pour passer la nuit (485 Irps/ 8 euros pour une chambre de categorie superieure) a Kozhikode, une bourgeade cotiere sans charme particulier et pouvoir finalement rallier Cochin le lendemain en debut d’apres-midi.

Une fois depassee la zone tres urbanisee, nous arrivions a “Fort Kochi”, la partie balneaire de la cite et de suite nous fumes seduits par le décor et l’atmosphere des lieux: Peu de circulation,des petites ruelles etriquees bardees de galeries d’art, de magasins a touristes multicolores et de petits restos, des monasteres (la communaute chretienne est representative dans le Kerala), une ambiance zen et decontractee, des maisons de style colonial (d’influence portuguaise ou hollandaise) pleines de charmes, le tout bordee par l’ocean dans lequel pecheurs et dauphins se partagent l’abondante manne que representent les poissons. Nous avons trouve gite au “Fort Coch’Inn”, ou pour 300 Irps/4.85 euros -après negociation, c’etait la haute saison-, nous disposions d’une agreable double avec sdb (eau chaude)/wc et parking pour la moto. Les employes qui geraient la Guesthouse etaient d’ailleurs tres sympathiques et nous avons celebre l’anniversaire de l’un d’entre eux en compagnie d’un jeune couple venu d’Israel –Jonathan et Karen- en voyage de noces, qui occupait egalement les lieux. Pour l’occasion les deux comperes, cuisiniers de formation, nous avaient concocte un thali typique du Kerala (riz, a la cannelle poulet, poisson, lentilles, le tout pimente, sucre et sale, c’etait tres goutu) auquel nous avons apporte notre touche personnelle en ramenant un Fraisier pour le dessert - le genre de gateau que l'on aime offrir, surtout quand vient le moment d'en profiter ;) -.

Nous sommes restes 5 jours a Cochin a profiter pleinement des ballades le long des quais, se faisant apostropher par les pecheurs vendant leurs prises du jour (les voir oeuvrer avec leur filets chinois est d’ailleurs tres interessant) ou par les nombreux brocanteurs du marche; une autre fois nous avons use de la “navette” (en realite un petit ferry qui pour 3 Irps/personne transporte pietons, motards, automobilistes et poids lourds sur la petite ile qui fait face au port, de l’autre cote du bras de mer) afin de passer une journee tranquille a la plage loin de tout et de tout le monde -assistant meme a une celebration en grandes pompes a dos d'elephants sur le chemin du retour-….Durant cette petite semaine, nous avons meme pu revoir Antoine que nous avions laisse a Delhi 3 mois auparavant, venu nous rejoindre après que l’on se soit donne RDV via Facebook, pour des sceances d’intense farniente. Incontestablement Fort Kochi restera une etape tres agreable de notre tour d’INDE.

Finalement nous reprimes la route pour Alappuzha (Allepey),localite situee a une centaine de kilometres de Cochin qui represente l’un des points de chute ideaux pour observer ce qui fait la singularite de cet etat, les magnifiques “backwaters” (mangroves) du Kerala. Plusieurs possibilities s’offrent au touriste venu comtempler ce charmant paysage fait d’eau et de nature verdoyante sur lesquels, les locaux ont bati leurs maisons et leurs mode de vie depuis plusieurs generations. Pour les plus nantis, ou ceux desireux de rendre l’experience inoubliable, des indiens proposent la location de “house-boats”; litteralement “maison flottante” dont les prix varient suivant la taille, le niveau de confort souhaite, et…la tete du client (nous sommes toujours en INDE). Les prix en cours a notre passage etaient de 2500 Irps la petite embarcation (chambre double, salle de bains/wc et cuisine avec 3 repas compris) a facilement plus de 8000 Irps/jour….Nous avons pour notre part opte pour un hotel repertorie dans le Lonely Planet, “St Georges Lodging”, un enorme complexe hotelier tres bien tenu ou nous avons retenu une chambre spartiate mais propre pour 140 Irps/2.15 euros la nuit. Le lendemain, ignorant les nombreux rabatteurs qui proposent pour plusieurs centaines de roupies des trips a la journee, nous prenions un ferry publique (le numero 51) qui relie Allepey a Kottayam -un village a l’autre bout des mangroves- au cours d’une traverse longues de3 heures, nous faisant decouvrir milles facettes de cet admirable paysage pour seulement 11 Irps/ 15 centimes d’euros par personne!. Le bon plan nous avait ete revele lors d’une discussion sur le forum voyageforum.com mais est egalement devoile sur le Lonely Planet. La ballade fut agreeable et nous a beaucoup rappele des paysages que nous avions connus en jungle Amazonienne, il y a 4 ans de cela. Une seconde nuit passee au Saint George, et nous revoici sur la route, roulant cheveux au vent (sous le casque :p) toujours plus au sud, direction Kaniyakumari, l’ultime cite de l’Inde avant l’immensite de l’ocean !

Avant d’en arriver la, nous decidions neanmoins de faire une etape supplementaire a Varkala, un petit bourg pied dans l’eau, déjà bien rode au tourisme. Nous etablimes nos quartiers au “Lanzy Plaza”, une guesthouse distinguee, ou, profitant du manque de clients evident, nous negociions a 250 Irps/4 euros une tres jolie chambre double avec balcon qui en temps normaux est louee 3 fois plus cher. Notre unique soiree sur place, nous l’avons passee a decouvrir la plage formee par une petite crique, a deambuler parmis les nombreux etales de poisson et d’encens, de souvenirs et de vetements. …L’endroit avait certes son charme, mais aussi un arriere gout de déjà-vu; c’est sans doute pour cette raison que nous fumes prompts a reprendre la route le ledemain vers 10 heures pour quitter l’etat du Kerala et rejoindre celui du, tout aussi esthetique, Tamil Nadu.

Nez dans le guidon, guides par l’air iode omnipresent, nous atteignimes Kaniyakumari en fin d’apres-midi, et nous fumes emerveilles du spectacle qui s’offrit a nous; arrives ausx abords de la ville, au-dela du marche et du port, de toutes les directions l’eau d’un bleu etincellant nous entourait; fabuleux spectacle qui après des milliers de kilometres parcouru sur le sol Indien, a une saveur particuliere, vous procurant l’impression d’etre arrives au bout du monde; car il s’agissait bien de cela; nous etions arrives au bout du pays, au bout du continent Indien ! “Indian-iablement” nous en eprouvions une certain fierte et une joie indiscible…Comme on nous l’avait explique auparavant, Kaniyakumari est l’unique ville du pays ou se rencontrent 3 oceans : La mer Arabe,l'ocean Indien et l'ocean de la baie de Bengal et cette singularite attire nombre de touristes , indiens -venus en pelerinnage- et etrangers.

Comme a notre habitude, notre premiere preoccupation fut de trouver un endroit ou passer la nuit, et c’est dans un hotel flambant neuf, le “Sunrise”, que (pour 200 Irps/3 euros la double avec sdb/wc/tv) nous trouvions satisfaction. Une fois la question logement reglee, nous consacrions notre temps a la visite des deux plus fameux edifices municipaux , tous deux situes sur des ilots face au port et accessible uniquement via un systeme de ferries (20 Irps/personne):

- Une enorme statue,erigee en an 2000 et fruit du travail de plus de cinq mille sculpteurs - consideree comme la “statue de la liberte” locale-, rendant homage a Thiruvalluvar, un poete tamil. Les indiens ayant pousse le soucis du detail a son paroxysme, l’imposant monument a notamment une hauteur exacte de 133 pieds pour coincider avec son oeuvre la plus célèbre : les 133 chapitres de son recueil poetique “Thirukural”…. Aux pieds de la sculpture, sont d’ailleurs graves a meme le mur nombreuses de ses citations.

- Sur l’ilot voisin –en forme de navire-, ont ete bati deux temples n’ayant rien d’extraordinaire si ce n’est la vue imprenable qu’ils offrent sur le port et la ville de Kaniyakumari.

Enfin, nous avons termine cette journee, comme les milliers d’autres curieux presents sur place, en observant la course du coucher de soleil au dessus des 3 oceans.Des le lendemain nous quittions la cite pour rejoindre Pondicherry, "LA ville francaise" d'Inde, aventures que vous pourrez suivre au prochain episode, 3eme et ultime gros pave "de rattrapage". Preparez vos retines a une claque visuelle car les images et la video que nous vous montrerons a cette occasion sont vraiment sympathiques, a bientot.

SX

1 commentaire:

misterjo94 a dit…

Gros pavé certes mais super agréable à lire. J'ai beaucoup adoré l'histoire d'Henry qui est une aventure de vie du genre inoubliable pour ceux qui la vivent. Le côté un diner presque parfait était marrant. En tout cas encore merci de faire partager votre périple. Bises à vous deux et j'attends la pavé 3 impatiemment.