mercredi 24 décembre 2008

M+1 : Noel sur la playa

Namaste,

Amis, lecteurs fideles ou occasionnels, anciens collegues (si, si, on en a reconnu 2 ou 3 au fond); nous vous souhaitons a tous un Joyeux Noel, et en ces moments ou il est coutume de se retrouver en famille, nous avons une pensee particuliere pour nos proches.
Notre -modeste- cadeau pour l'occasion, notre premiere video concernant notre sortie plage en ce 24 decembre 2008 visible en cliquant sur ce lien. Comme vous le constaterez, ici pas besoin de manteau ni d'echarpe :P

A bientot ;)

lundi 15 décembre 2008

M+1 : Sous les paves, le sable :)

Bonjour a tous,

2 semaines et plusieurs centaines de kilometres se sont ecoules depuis notre dernier article. De fait, nous avons quitte l'etat du Rajahstan pour rejoindre le sud de l'inde avec ses palmiers et ses plages o combien celebres. Avant d'en arriver la, nous avons fait face a des heures de transport, supporte beaucoup de fatigue; mais le resultat est a la hauteur de nos efforts ! Petit retour en arriere sur le deroulement de nos peripeties....

C'est donc pour Udaipur, que nous reprenons la route au prix de 8 heures eprouvantes de voyage -sans sommeil possible car "l'autouroute" qui relie Jodhpur a Udaipur est tellement vetuste qu'on a eu l'impression de faire 10 heures de vrai chemin de terre- en bus de nuit (seating class en private bus, 220 roupies -3.5 euros- par personne) ; et nous voici debarques a destination a 5 heures du matin, dans une nuit encore bien sombre, largues je ne sais ou en centre-ville, bagages aux pieds et la tete franchement dans les vaps. Comme tout bon vautour qui se respecte, les 2 ou 3 rickshaws qui rodaient la ont bien essaye de tirer parti de la situation en tentant de nous amener dans des hotels ou on nous presentait des chambres aux prix exagerement gonfles (car la dessus notre charitable taxi touche une grosse commission). Finalement, pres d'une heure apres notre arrivee en ville, c'est a la Guest House "Lake Star" (figurant dans le Lonely Planet) que nous etablissions nos quartiers : Pour 150 roupies/2.5 euros, nous avions une chambre propre avec commodites incluses. L'endroit, plutot agreable -notamment en raison du jardinet situe au pied des chambres-, est la aussi une entreprise familiale; l'accueil est sympathique et la cuisine satisfaisante. Cependant la proximite des haut-parleurs de la mosquee voisine (la ville compte une proportion elevee de musulmans, et nous sommes arrives en plein preparatifs de l' aid) , ainsi que les nombreux enfants presents jouant tres tot dans le jardin, peuvent pertuber le voyageur a la recherche de repos.
L'attraction principale de la ville; le "Lake Palace", un palais flottant construit sur ordre du Maharaja J. Singh II en 1754, qui a l'origine representait les quartiers d'ete de la famille royale puis qui fut transforme en hotel de luxe (il a notamment servi comme decor pour certaines scenes d' "octopussy", un des episodes de James Bond), est un bien bel ouvrage architectural situe en plein milieu du lac Pichola et faisant face aux grandes palissades blanches des maisons en bordure de l'etendue d'eau. Cependant, comme nous l'a explique notre hote, la mousson 2008 a Udaipur n'a pas ete aussi diluvienne qu'attendue et du coup, le lac se retrouve a moitie a sec, y laissant beaucoup de son charisme au passage. Toutefois, le gouvernement ayant conscience de l'impact sur le tourisme (source de revenus principale de la region) que cela engendre, la situation ne devrait plus a l'avenir se renouveller car un systeme d'irrigation avec les 7 lacs aux alentours de la ville est actuellement en train de voir le jour afin de constamment combler les besoins de Pichola en eau. En parallele la ville, d'une renommee allant au-dela des frontieres du pays, devrait meme dans un avenir proche se doter de son propre aeroport international.
Le centre ville d'Udaipur en lui-meme est plaisant, plutot silencieux (comprenez sans trop de klaxons) et propice a d'agreables promenades au gre de ses ruelles escarpees aux milles echoppes.
Nous passames 2 nuits a Udaipur, puis nous decidions qu'il etait temps de passer a autre chose; rendez-vous etait donc pris avec Mumbai (Bombay). Le voyage en bus fut la aussi tres long (22 heures a cause de notre passage via Ahmedabad, ville ou l'on pensait au depart faire une pause qu'au final nous n'effectuerons pas), mais beaucoup moins penible dans l'ensemble du fait de la qualite de l'autoroute qui relie ces deux villes.
Notre arrivee dans la Megapole indienne marqua incontestablement une etape, ou plutot un contraste avec tout ce que nous avions vu de l'INDE pendant presque un mois : Des buildings, une architecture moderne, un reseau routier avec des feux rouges que tous respectent et sans klaxonner, des voitures occidentales et beaucoup plus surprenant, une gente feminine non voilee et dont certaines se promenent meme en jupe ! Bref, un retour vers un monde qui ressemble davantage au notre; d'ailleurs un autre signe qui ne trompe pas, meme bardes de nos gros sacs a dos nous passons quasi-inapercu dans des les larges avenues de la gargantuesque cite (16 millions et demi d'habitants sur 440 km carres). D'emblee, en discutant avec les locaux, nous realisons a quel point la ville, qui n'a pas son pareil dans le pays, fait la fierte de ses citoyens; meme si, revers de la medaille, le niveau de vie explose ici -par exemple au niveau du prix du metre carre- et est largement inacessible a une tres large partie de la population (55% d'entre elle vivant en bidonville).
C'est dans l'honnete hotel "New Bengal" (repertorie dans le Lonely Planet, 695 roupies/11.60 euros la chambre double sans commodites) dans le quartier du fort, a deux pas du "Crawford Market" et a 5 minutes de la station de train Victoria Terminus que nous avons elu domicile; le quartier, tres anime de par sa proximite avec le bazar, compte lui aussi une importante communaute musulmanne, tant et si bien que les "salam" remplacent les "namaste" et qu'il n'est pas rare qu'une conversation se termine par un "inch' allah".
Nous ne sommes egalement restes que 2 nuits Bombay, a arpenter anonymement sous un soleil de plomb et une atmosphere etouffante ses boulevards dont les recents larges panneaux jaunes municipaux a propagande securitaire ("Quelqu'un doit proteger cette ville, commencons par vous - Aidez-nous a vous aider, programme yeux et oreilles) largement dissimines a travers la ville et la forte presence policiere representent les stigmates encore visibles des tragiques evennements survenues moins de deux semaines auparavant. Pourtant, hormis cela, rien ne semble avoir entame le moral de ces "indiens urbains", et la routine a depuis largement repris ses droits meme s'il faut bien avouer que nous n'avons croise quasiment aucun autre touriste occidental en deux journees.
Le 12 decembre, pour la 3eme fois en moins d'une semaine, nous nous preparions a plusieurs heures de bus pour -enfin- rejoindre GOA, notre ticket pour les plages de sable chaud!
12 heures de route auront ete necessaires pour assurer la liaison Bombay-Mapusa (345 roupies/5.75 euros par personne pour un billet bus en couchette -Sleeper-), et dans un ultime effort nous enchainions la jonction Mapusa-Anjuna (7 roupies/personne), pour nous retrouver dans un petit village balneaire, les pieds dans l'eau.
Juste le temps de trouver un douillet petit nid d'amour tenu par une sympathique famille a l'anglais impeccable (Rosetta Guest House, 300 roupies la grande chambre double avec commodites), de prendre un solide petit dejeuner suivi d'une petite sieste, et nous voici enfin sur le sable les pieds dans l'eau ! Moment de liberation pour Sev qui, pour la 1ere fois depuis le debut de notre voyage, peut enfin deambuler bras et jambes non recouverts : la demoiselle au teint aspirine va enfin prendre des couleurs :)
Sur la plage, bordee de palmiers, touristes occidentaux et indiens se prelassent au milieu de chiens errants, de vaches chapardeuses avec lesquelles il faut deployer toute son attention possible histoire de ne pas se faire deposeder de sa pasteque fraichement acquise, de vendeuses de fruits et de masseurs ambulants...Le soleil tape dur, l'eau -delicieuse- avoisine les 28 degres et de tous les bars qui jalonnent la plage la musique (lounge, reggae ou variete) fuse. Le cadre est plante.
Voila ce que fut notre pain quotidien durant notre sejour a Anjuna, car en temps normaux, surtout en fin d'annee, la commune est consideree comme un endroit "hype" ou il est coutume de voir et d'etre vu, mais la aussi, la possibilite d'actes de violence (tout l'etat de GOA est place sous surveillance accrue car c'est un lieu a forte concentration touristique) a eu un impact considerable sur la frequentation et du coup, les rues sont plutot desertes et les plages relativement tranquilles; ce qui en toute honnetete et egoisme, nous convenait parfaitement mais pour les indiens qui realisent en cette periode leur meilleur chiffre de l'annee, l'addition est en revanche plus salee.
Malgre cela, comme la tradition l'exige, tous les mercredis a Anjuna, se tient un enorme marche qui attire touristes et marchands de tous poils, venant indifferement de villes voisines ou d'etats pas forcement frontalier, les uns a l'affut du souvenir ideal de vacances, les autres plus pour... la chasse aux pigeons, ambiance que nous avons bien connue au Rajahstan.
Le 18 decembre, apres un "reveil" aux aurores pour un bain matinal sur une plage deserte et apres un rapide petit-dejeuner, nous rendions les clefs de notre chambre pour nous echapper a destination de Patnem, un village a l'extremite sud de GOA, d'ou nous vous ecrivons ces lignes.
Ici, nous avons pu trouver exactement ce que nous recherchions : Une cabane de pecheur amenagee (lit, salle d eau, coin cuisine avec rechaud a gaz et frigo ainsi qu'un jardin et comble du bonheur, une terrasse surplombant un cours d'eau !) que nous louons au mois pour 7500 roupies/125 euros. L'endroit, perdu au milieu des cocotiers et des bambous, est magnifique, a 5 minutes de la plage et la famille est adorable avec nous, c'est Noel avant l'heure.... Entre deux cocktails, nous essaierons de vous faire parvenir des photos !

A bientot, et nos pensees accompagnees d'une grosse bise vont a Joel dont c'est aujourd'hui l'anniversaire ! Sante Jojo et joyeux 56 ans :)


mercredi 3 décembre 2008

J+21 Jodhpur

Bonjour a tous et bienvenue aux nouveau inscrits :)

Prologue : Ca y est, nous nous sommes equipes d'un pc portable et d'une connection internet nomade (forfait IDEA : 1950 roupies -32,5 euros- pour 3 mois d'acces illimite au web via le reseau GRPS/EDGE; pas franchement rapide mais avec une couverture autorisant une connection depuis les campagnes les plus reculees) ; nous essaierons donc a l'avenir d'enrichir davantage le contenu de ce blog au moyen de montages photos, voire meme de videos.

Nous continuons notre periple en territoire Rajahstanais et c'est a Jodhpur, seconde ville de l'etat par la taille, que nous avons elu notre ephemere domicile.
Fraichement debarques de la gare routiere, et au premier abord, cette agglomeration ressemble a toutes les autres cites de taille equivalente : dense, bruyante et en proie a une frenesie indescriptible. Au premier abord uniquement car, a mesure de notre progression, nous decouvrons un visage urbain que nous ne connaissions pas encore; dans les rues ou se deverse continuellement un flow d'indiens vacant chacun a leurs occupations se cotoient les eternels rickshaws motorises et, offrant le meme service de taxi, des clarioles qu'on croirait issues d'une production de Sergio Leone.... Vraiment pendant quelques instants, on a l'impression de faire le figurant pour un western a la sauce hindi.
Changement de decor au bout de quelques minutes de marche, apres avoir passe les etalages de velos, scooters et autres 2 roues en pieces detachees de "Cycle market", nous arrivons finalement sur la place du marche principal, "Sardar Market"; un bazar de bonne envergure aux innombrables boutiques et ou s'erige en son milieu 'Clock Tower', une version miniature de Big Ben -indian style, of course-.
C'est donc a 2 pas de cette foire haute en couleurs et en odeurs que nous avons finalement depose nos bagages, a la "Gopal Guest House", une charmante auberge familliale n'apparaissant pour l'instant dans aucun guide touristique (le bon plan nous avait ete refile par l'anglais rencontre a DELHI, encore lui) et qui se situe au pied de la forteresse de la ville. Apres un rapide coup d'oeil des chambres et devant le splendide panorama qu'offrait la terrasse, notre choix se porta sur la coquette double a 150 roupies la nuit (2.50 euros), negociee a 100 roupies (1.67 euros) car nous decidions de passer une semaine sur place. A aucun moment nous n'avons regrette notre choix, car la dizaine de membres qui composent cette famille (des grands parents aux neveux) font tous preuve de courtoisie et de gentillesse a notre egard, ces derniers n'ayant d'ailleurs pas hesite une seconde a nous offrir de sejourner dans la chambre de categorie superieure (avec SdB et Wc prives, deux fois plus chere) sans surcout et autant longtemps que necessaire lorsque nous avons frappe de crises de tourista aigues, car il fallait bien qu'elles arrivent un jour.
Dans les faits, il faut bien avouer que la chaleur et les attentions dont nous avons beneficie a la Gopal Guest House (que nous recommandons vivement a tout voyageur passant par Jodhpur) nous ont un peu reconcilies avec l'INDE, mais surtout avec les indiens; car reconnaissons le, au risque de casser un peu le mythe, le pays n'a -pour l'instant- pas ete aussi hospitalier que vendu sur le papier. On nous avait un petit peu prepares, mais nous sommes quand meme un peu decus de la facon dont se comportent la large majorite des locaux que nous avons rencontre jusqu'a present avec les touristes que nous sommes. En plus de n'etre consideres que comme un porte-feuille ambulant qu'il faut vider a coups de prix parfois exagerement gonfles, il n'est pas rare d'etre le dindon de la farce lors de plaisanteries a huit clos et en langue hindi d'indiens vous devisageant a 1 metre de vous; sans parler du fait d'etre une femme europeenne -et blonde- evoluant dans une societe majoritairement masculine et aux codes et usages clairement maschistes, voire retrogrades (nous conseillons par ailleurs aux femmes desireuses de voyager solo en INDE de serieusement se preparer psychologiquement). Au quotidien, c'est fatiguant : au moins assez pour, au bout de 3 semaines seulement, se demander s'il ne vaut mieux pas ecourter notre sejour dans ce pays....
Un monsieur indien (le conseiller SONY qui nous a vendu le pc portable) nous a expose l'affaire comme ceci : "En Inde, plus ou moins 6% de la population se comportant mal suffit a ruiner la vision qu'ont les touristes de ce pays". Nous preferons nous dire que par manque de chance, nous avons eu majoritairement affaire a la mauvaise tranche statistique, et nous poursuivrons donc notre aventure au "pays de Ghandi", puisque bonne ou mauvaise, toute experience est bonne a prendre, et specialement dans le cadre d'un tour du monde.
Autre tres bonne adresse, egalement situee dans le quartier du Meherangarh (a 30 secondes de la Gopal GH), ou Pranar, le gerant, aussi disponible que sympathique, fera son possible pour aider toute personne passant le seuil de son cybercafe : "NET HUT cybercafe" pour une connection rapide et stabilisee, une ambiance lounge et du materiel propre et performant; le tout pour 30 roupies (50 cts d'euro) de l'heure et a ce prix, sourire vous est meme offert :).
Revenons en a Jodhpur, "la ville bleue" (du fait de ses anciens quartiers entierement revetus de couleur azur) aux milles echoppes de the et epices; de la terrasse ou tous les matins nous prenons notre copieux petit-dejeuner, nous comtemplons l'immense forteresse qui domine la ville de ses imposantes murailles vieilles de 203 ans, et c'est a ce moment que nous planifions de quoi sera faite la journee. Comme a notre habitude, nous vadrouillons beaucoup a la force du mollet dans les differents quartiers qui composent la cite : Ce qui nous fait de bonnes journees de marche, ponctuees de pauses dans les nombreux bars a jus de fruits dissimines ci et la pour se rehydrater au moyen d'un nectar fraichement presse. Les derniers contacts que nous ayons eu avec la famille font etat de temperatures de saison en France, autrement dit quasi polaires; nous en revanche en ce mois de decembre, nous "souffrons" actuellement de la chaleur, avec des journees a 30 degres en moyenne, c'est un combat quotidien que nous livrons a la deshydration (petite pensee a Joel et Jerome a cette occasion).
Le Rajahstan comptant une importante population de musulmans, tous les matins et tous les soirs, nous sommes berces par le chant des imams portes par les haut-parleurs des multiples mosquees que compte la ville. D'ailleurs le coucher de soleil, par sa douce lumiere, change litteralement l'atmosphere de la ville, mais c'est a la nuit tombee, lorsque les differents monuments de Jodhpur revetent leurs tenues de soiree que le spectacle attend son apogee. Et des nombreux restaurants avec vues panoramiques d'ou on apercoit les trophees de lumiere de la cite, il est egalement frequent d'assister a de mini sceances de feux d'artifices en differents endroits, annonciateurs d'autant de celebrations de mariages.
Aujourd'hui l'evennement de la journee fut mon passage chez le "barber", d'ou je sortis 30 minutes plus tard sans un poil sur le caillou et avec une barbe taillee "fashion" ; ainsi que les sceances de photo de famille improvisees avec nos hotes, auxquels nous offrirons le developpement d'un cliche au format geant pour les remercier de leur hospitalite.
Dans moins de jours, apres une bonne semaine de repos, nous partirons pour la magnifique -dixit le Lonely Planet- ville d'Udaipur, la ville du palais flottant : suite au prochain numero.... a bientot !